Pour le soignant ou l’aidant, l’hygiène -comme l’asepsie- est une condition préalable et essentielle du soin. L’hygiène limite la transmission de germes, réduit le risque d’infection, de maladies de peau ou de complications d’une plaie. Ces fonctions d’aide à la continuité de la vie, qui visent à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie de la personne font partie du rôle propre de l’infirmier(2) (et de l’aide-soignant sous la responsabilité de l’infirmier(3)). En pratique, de nombreux aidants naturels sont également amenés à effectuer la toilette d’un proche.
Qu’elle soit aidée ou effectuée par l’infirmier, l’aide-soignant, l’auxiliaire ou l’aidant, la toilette est par essence un moment de partage, intime et régulier qui permet au patient de tourner chaque fois une nouvelle page de sa vie, en éliminant germes et mauvaises odeurs et de retrouver bien-être et réassurance.
La toilette, un soin en toute simplicité
La notion de proxémie trouve, au domicile, son espace d’expression le mieux adapté. Le moment de la toilette est partagé entre 2 personnes, proches ou non, mais qui le deviendront. Ce soin implique ou oblige à l’intimité du fait de la proximité de l’aidant et de la nécessité pour le patient de se dénuder, de se dévoiler. La toilette a lieu dans la sphère intime de la personne, « entre 45 cm de distance et le contact physique », dans une « sphère » dans laquelle nous n’autorisons, en toute autonomie, que nos intimes à pénétrer(4).
Le soin prend place dans la sphère de l’affectif
Principales distances sociales (selon Edward T. Hall -1963)
• la sphère de l’affectif : entre 45 cm de distance et le contact physique
• l’espace personnel : entre 40 cm et 1,20 m
• l’espace social : entre 1,20 m et 4 m
• l’espace public : au-delà de 4 m
Une rencontre quotidienne : la toilette est une rencontre régulière, à la fois nécessaire et bienfaitrice, à la fois moment imposé et attendu, simultanément devoir et plaisir. L’aidant ou le soignant, et le patient doivent œuvrer ensemble pour éviter tout moment de tension ou tout sentiment d’agression. Car la toilette peut être vécue comme une intrusion par le patient ou le proche, mais aussi par l’accompagnant, l’aidant ou le soignant.
Un moment chargé d’émotion : au-delà de cette intimité qui s’impose, c’est parfois toute une histoire et un ressenti qui se libèrent. La toilette d’un proche peut être une charge, un devoir, une promesse, l’obligation ou le besoin de rendre à l’autre ce qu’un jour il nous a offert… Il est important qu’aidant et aidé abordent ce moment de la toilette comme un espace-temps de partage, de tendresse, de douceur et de bien-être et non comme un temps d’épreuve ou de « règlement de comptes ».
En retenant la notion de partage, l’aidant et le soignant ne peuvent pas oublier qu’en réponse à l’aide, aux gestes et au soutien qu’ils apportent, le proche ou le patient se livre et se dévoile dans son intimité, dans sa dépendance et sa nudité.
Le geste de se laver les mains est un geste tellement inscrit dans nos mémoires que
nous ne n’oublions pas. (Visuel Adobe Stock)
La toilette, un soin primaire essentiel
Dans toutes les cultures, le soin apporté au corps, s’il peut être différent, est toujours essentiel. Il s’agit, selon les époques et les sociétés de se présenter « propre » que ce soit à l’autre ou à soi-même, à un entretien, une réunion familiale et parfois devant la mort.
L’aide à l’hygiène corporelle fait partie des aides à la vie quotidienne (AVQ) de base comme l’aide à l’habillage, à la continence, à la mobilité et à l’alimentation. Le degré d’aide à la toilette nécessaire à l’hygiène corporelle du patient participe aussi à déterminer son degré de handicap et de dépendance.
Faire sa toilette, se laver, un acte naturel : c’est un des premiers actes que l’on apprend dans la vie. Dès que l’enfant commence à diversifier son alimentation, à vouloir manger seul, nous lui inculquons ce rituel du lavage des mains avant et après le repas. Puis, nous lui apprenons à utiliser le savon. Et très rapidement le jeune enfant pour imiter l’adulte et lui faire plaisir, reproduit ses gestes et apprend à se laver.
Le geste de se laver les mains est un geste tellement inscrit dans nos mémoires que nous ne l’oublions pas et même les malades atteints de la maladie d’Alzheimer ont plaisir à l’effectuer, si nous leur en donnons la possibilité et réinitions le geste avec eux. Ils retrouvent le plaisir de se passer les mains sous l’eau, une serviette sur le visage, et de se rafraîchir.
« Se laver », l’un des 4 besoins fondamentaux définis par la grille AGGIR
La grille AGGIR (pour Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources) définit 4 besoins comme fondamentaux :
• se lever et se déplacer tout seul ;
• s’habiller et se couvrir tout seul ;
• se laver et faire ses besoins (urine et selles) tout seul ;
• se nourrir tout seul.
L’aide à la toilette est un acte de nursing
Cet acte d’aide à la toilette, apparemment banal, s’inscrit dans les soins de nursing apportés par l’infirmière diplômée d’état (IDE) et qui comprennent, au-delà de l’hygiène, la surveillance et l’observation, la prévention et le suivi relationnel. Même effectués par l’aide-soignant ou l’aidant, ces soins d’hygiène constituent un soin de santé à part entière, qui ne doit pas être décrié ou dévalorisé, mais, qui doit, tout au contraire, mobiliser tout l’investissement personnel et affectif de l’accompagnant.
Enfin, si pour l’infirmier, la toilette est souvent la fenêtre de pose du diagnostic qui lui permet de jouer son rôle propre(2), elle est aussi pour les aidants le moment d’une évaluation moins formelle.
Témoignages de l’auteur : la toilette est un acte de nursing qui ne doit pas être dénigré
Au cours de ma pratique de cadre infirmier, il m’est arrivé d’entendre :
• « Un corps de vieux, ce n’est pas joli, joli »
• « Tu es mariée ? Seule une femme mariée peut laver un homme »
• « Ma pauvre enfant, obligée de faire ça »
• « Tu es bien trop jeune »
Ces réflexions que les soignants entendent fréquemment doivent rappeler que l’aide à la toilette est un soin à part entière.
L’hygiène : source de nombreuses questions pour les aidants
• Serais-je capable de m’occuper de l’hygiène de mon proche ? Ou bien ai-je besoin d’une aide externe ?
• Quels produits appropriés dois-je utiliser ?
• À quelle fréquence ai-je besoin de le changer ?
• …
« Être propre, protéger ses téguments », l’un des 14 besoins humains, selon Virginia Henderson
Virgina Henderson définit en 1994 un modèle de 14 besoins fondamentaux de l’être humain que les soignants et les aidants peuvent utiliser pour
évaluer l’autonomie d’un patient ou d’un proche(5).
Le soin de bouche fait partie intégrante de la toilette, comme l’hygiène bucco-dentaire,
de l’hygiène (Visuel Adobe Stock)
L’aide à la toilette en pratique
Le bon sens doit primer. Aider, accompagner « l’autre » sur ce soin, c’est être à ses côtés, à son rythme, en respectant ses habitudes de vie, son autonomie, ses envies, son besoin d’être et de se sentir propre.
Ceci étant dit, tout soignant ou aidant, «à ses débuts » s’interroge : on commence par le haut ? le bas ? par le plus propre ? le plus sale ? Et si on commençait par ce que souhaite la personne accompagnée ? On lave le visage sous la douche ? avant ? après le reste du corps ? Utilise-t-on un gant, nos mains ? Du savon ? Du gel douche ? un gel douche et shampoing ? 2 produits différents ? Doit-on enfin hydrater la peau ?
La toilette génito-anale, le moment le plus sensible de la toilette.
C’est le moment critique où l’aidant ou le soignant interviennent dans l’intimité de la personne.
Là encore, si la personne est en capacité, le respect de sa pudeur commande qu’on lui prépare le gant, qu’on le lui donne et parfois même qu’on lui enfile la main dedans.
Il s’agit de laisser la personne faire, seule.
Pour les femmes :
• du haut vers le bas pour ne pas ramener de germes dans le méat urinaire ;
• d’abord l’extérieur les grandes lèvres puis un peu à l’intérieur les petites lèvres, puis le méat urinaire, puis rincer, sécher.
Pour les hommes :
• nettoyer en premier la verge, penser à décalotter le gland et le recalotter puis nettoyer les testicules. Bien rincer.
• Puis effectuer la toilette anale en remontant du périnée vers le dos. Ici aussi pour ne pas risquer de polluer le méat urinaire avec des germes d’origine fécale. Enlever les matières fécales avec du papier puis nettoyer.
Ceci étant dit, tout soignant ou aidant, « à ses débuts » s’interroge : on commence par le haut ? le bas ? par le plus propre ? le plus sale ? Et si on commençait par ce que souhaite la personne accompagnée ? On lave le visage sous la douche ? avant ? après le reste du corps ? Utilise-t-on un gant, nos mains ? Du savon ? Du gel douche ? un gel douche et shampoing ? 2 produits différents ? Doit-on enfin hydrater la peau ?
3 principes préalables à la toilette
• Respecter les habitudes du proche ou du patient implique d’effectuer la toilette, lorsque c’est possible, à l’heure où il avait l’habitude de se laver : avant ou après le petit déjeuner, au milieu de la matinée ou en fin de journée. Ce respect est fondamental.
• « Réfléchir le soin » et préparer son matériel : réfléchir le soin, c’est s’assurer de l’état de la personne aidée : qu’est-ce qu’elle souhaite ? Est-elle en forme ? C’est s’assurer aussi de l’état de la salle de bains, c’est enfin « anticiper » son matériel, et les vêtements ;
• Respecter la dignité du proche ou du patient : se faire laver peut être perçu comme humiliant, dégradant. Quels que soient son âge et son histoire médicale (maladie, accouchement, fracture, intervention, hospitalisation,…) la personne aidée peut éprouver un sentiment de honte, de retour en enfance, de dévalorisation. Il s’agira donc de la mettre à l’aise, de préserver sa pudeur, de lui expliquer tout en adoptant des gestes doux.
Déroulement de la toilette :
• se laver les mains, avant de faire une toilette ;
• mettre les gants en cas de souillure, d’infection ou de mycose ;
• commencer par la partie du corps souhaitée par la personne accompagnée ; une seule règle s’impose : chez la personne incontinente, la toilette débute par la toilette génito-anale ; En cas de présence de selles, enlever « le plus gros » avec la protection, puis laver avec un gant et du savon* ;
• laver le reste du corps au savon le plus doux possible, rincer, sécher ;
• en principe, suivre les étapes ci-dessous ;
• rester vigilant au niveau des plis, où peuvent s’installer des macérations et se développer des mycoses. (Sous la poitrine pour les femmes, au niveau des plis inguinaux, du pli ventral si obésité, et des espaces interdigitaux au niveau des orteils) ; cette vigilance s’exerce pour les 3 temps, nettoyage, rinçage et séchage ;
• finir la toilette du patient ;
• se laver les mains.
Les 5 étapes d’une toilette standard
• toilette du torse en soulevant bien la poitrine chez les femmes et en insistant sur le pli sous-mammaires (lieu de mycoses en cas de poitrine forte)
• toilette des bras, des aisselles
• toilette du dos
• toilette des jambes et des pieds
• toilette intime : l’usage recommande de prendre un gant spécifiquement réservé à cet usage. Des gants de toilette à usage unique s’avèreront très pratiques en cas de souillures.
La personne âgée est quasiment toujours dans la capacité de faire seule la toilette du visage et des mains, laissons-lui ce plaisir, cette autonomie
Adaptées à la toilette génito-anale, les lingettes soit sèches (EX : TENA Soft Wipe), soit imprégnées de
solution lavante (TENA Wet Wipe) permettent de réduire les manipulations et de respecter le « microbiome », en hydratant et en
protégeant la peau (Visuel TENA).
La spécificité des soins de bouche : les soins de bouche font partie intégrante de la toilette, comme l’hygiène bucco-dentaire fait partie de l’hygiène. Ce soin est en particulier primordial pour le maintien d’une alimentation diversifiée et la prévention de la dénutrition et de la déshydratation.
Se brosser les dents est un réflexe durable, cependant le patient dément ou atteint de la maladie d’Alzheimer pourra confondre sa brosse à dents et sa brosse à cheveux et mettre de la crème à la place du dentifrice sur sa brosse à dents.
Le soin de bouche, le brossage des dents, voire le nettoyage du dentier doivent donc être surveillés.
Quand la personne refuse la brosse à dents, il est possible de remplacer la brosse par de petits bâtonnets équipés de mousse de dimensions différentes qui une fois imprégnée de solution dentaire permet de nettoyer presque aussi efficacement les dents et la bouche du patient ou du proche.
Quel type de toilette : douche, lavabo, ou au lit ?
Plus qu’en raison d’une préférence du patient ou d’un aspect pratique, le choix de la toilette est majoritairement déterminé par l’état de santé du patient et son degré d’autonomie ainsi que par l’agencement de la salle de bains au domicile.
Entre la douche et la toilette au lit, la toilette au lavabo. Cette dernière peut aussi parfois
s’apparenter à une « toilette de chat » ou toilette parcellaire : visage-fesses (Visuel Adobe Stock)
» La toilette la plus simple à réaliser pour moi c’est la douche. La plus compliquée, la toilette au lit.
La douche
Points positifs :
• la toilette est rapide et efficace ;
• la technique est simple : mouiller, savonner, rincer, sécher ;
• le shampoing est réalisé sans difficulté ; il existe aujourd’hui des gels nettoyants et shampoings doux conçus pour la peau et les cheveux fragiles (Ex : TENA Shampoo & Shower)
Le shampoing et douche TENA
Shampoo&Shower existe
en flacon pompe.
• la personne peut aider, participer au soin : tenir le pommeau de douche, se mouiller, se rincer.
Points négatifs :
• la douche n’est possible que lorsque le patient peut tenir debout. De nombreuses aides techniques ont été développées pour entrer dans la baignoire et la sécuriser, ou pour permettre de prendre la douche assis, sur un siège adapté.
• le principal risque est la perte d’équilibre et la chute en sortant de la douche. Il s’agit d’équiper la douche d’un tapis de bain anti-dérapant, d’assoir la personne aidée rapidement, et de bien lui sécher les pieds.
La toilette au lavabo
Points positifs :
• elle ne nécessite pas que la personne soit dévêtue en entier ;
• elle est mieux adaptée et à préférer chez les personnes pudiques ;
• elle est souvent mieux acceptée, en particulier pour les premières toilettes aidées ;
• elle peut être alternée avec la douche ;
Points négatifs :
• elle peut être plus longue et nécessiter une chaise devant le lavabo ;
• faite debout, elle peut être fatigante et entrainer une perte d’équilibre ;
• elle nécessite plusieurs étapes : déshabiller le haut, le laver, le rincer, le sécher et le protéger avec une serviette ou rhabiller succinctement la personne aidée ou le patient. Puis s’occuper des jambes, des pieds ;
• elle nécessite de demander au patient de se lever pour la toilette intime.
La toilette au lit
• La toilette au lit devrait être réservée aux personnes ne pouvant absolument pas sortir de leur lit (grands malades, fin de vie, états végétatifs ne permettant pas la position assise). Aujourd’hui les lèves-personnes, les sièges de bain permettent de donner plus facilement et régulièrement une douche, même aux patients peu mobiles.
• Deux aidants ou soignants seront nécessaires pour effectuer une toilette au lit sereinement et sans difficulté ; être 2 permet de bien mobiliser le patient dans son lit.
• La toilette au lit nécessite aussi un matériel complet à portée de main, avec, en particulier, 2 bassines d’eau tiède : une pour le lavage, une pour le rinçage (voir également Encadré « Matériel »). L’eau devra être changée de manière à rester non savonneuse et à température ambiante.
• Il existe également des « crèmes nettoyantes » qui viennent remplacer avantageusement l’eau et le savon pour les toilettes fréquentes du patient alité. Ces crèmes nettoient, réparent et protègent délicatement les peaux les plus fragiles et ne nécessitent pas de rinçage. Elles sont particulièrement indiquées dans la toilette génito-anale du patient incontinent, en complément du change (Ex : TENA Wash Cream) ;
La Wash Cream de TENA existe en
flacon-pompe ou en tube (Visuel TENA)
• La personne étant allongée sur le dos, la toilette commence souvent par le visage, le torse, les bras puis les jambes, les pieds et finit par la toilette intime. Afin d’effectuer la toilette du dos et des fesses la personne sera mise sur le côté.
• On profite généralement de ce moment de mobilisation sur le côté pour rabattre le drap sale sous ses fesses, faire la toilette, puis remettre un drap propre ou changer le protège-drap.
Quels produits et dispositifs préparer pour la toilette ?
Gants de toilette usuels ou gants de toilette à usage unique secs ou pré-imprégnés ?
L’avantage des gants de toilette à usage unique réside dans leur facilité d’utilisation, en particulier quand la personne est souillée ; Ces gants présentés dans une boîte distributrice, peuvent être utilisés avec une crème lavante et sont idéaux pour la toilette intégrale du corps et pour les personnes alitées. (Ex : TENA Soft Wash Glove)
TENA Soft Wash Glove, pour une toilette rapide et simple qui convient aux peaux délicates (Visuel TENA).
Alors quand faut-il mettre des gants à usage unique ?
• Le port de gants modifie le contact avec le patient.
• Le gant est une barrière entre l’aidant et le proche, le soignant et le soigné.
• On réservera donc en principe l’usage des gants à usages uniques en cas de présence de selles, de souillures, de plaie -ou de plaie sur les mains de l’aidant-, de risque d’exposition au sang, ou si c’est le choix du patient au moment de la toilette intime.
• Dans les autres cas, il n’est pas nécessaire de mettre des gants à usage unique.
Savon
On peut opter soit pour un savon traditionnel, de préférence à PH neutre, soit pour un gel douche. Dans le cas d’utilisation du gel douche, il est préférable de prendre un gel ou une lotion spécifique pour les peaux matures. En effet, les gels douche peuvent, à la longue, se révéler agressifs pour la peau et nécessitent d’être abondamment rincés. Les solutions sans rinçage sont très pratiques surtout pour les changes ou pour les patients refusant la toilette. (Ex : TENA Wash Cream – voir supra). Elles nettoient, réparent et protègent la peau. Elles ont un pouvoir d’hydratation sept fois supérieur à l’eau.
L’hydratation, le geste réflexe après la toilette
Le vieillissement cutané assèche et fragilise la peau et une peau déshydratée est souvent douloureuse et vulnérable lors des mobilisations et des soins. Quel que soit le type de toilette et pour finir le soin, il est donc recommandé, chez le patient âgé de bien hydrater la peau afin de renforcer la barrière cutanée
(ex : TENA Skin/body Lotion enrichie aux huiles naturelles et à la vitamine E).
TENA Skin/Body Lotion adoucit
et apaise la peau sensible après
la toilette et préserve le pH naturel
de la peau (Visuel TENA)
En conclusion,
L’aide à la toilette est probablement le soin de nursing le plus intime et le plus délicat à bien prodiguer. L’infirmière, l’aide-soignant ou l’aidant contribuent, en cas de perte d’autonomie, à répondre à ce besoin fondamental en tenant toujours compte des besoins, des habitudes et du degré d’autonomie du patient.
Biblio :
La toilette : voyage au cœur du soin -2003- Editions Masson
Décret de compétence infirmière n°93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmière
Circulaire DGS/PS3/DH/FH1 n°96-31 du 19 janvier 1996, relative au rôle et aux missions des aides-soignants
Rehabilitation Nursing 2008 Environmental issues in patient care management: proxemics, personal space, and territoriality.
Virginia Henderson The Principles and Practice of Nursing- The Macmillan Company
Cas particuliers
La toilette d’un patient incontinent, quelques repères
• Effectuer une toilette intime au savon doux/24h ou plus à chaque émission de selles et juste un rinçage à l’eau claire si incontinence urinaire isolée entre-temps.
• Appliquer régulièrement une crème hydrophobe à chaque changement de protection absorbante et n’utiliser que des produits spécifiques et adaptés.
• Se familiariser avec l’utilisation de la protection choisie ou de l’étui pénien au sujet desquels le patient aura reçu une information complète.
• La présence d’une infection urinaire doit mener le patient chez son médecin traitant.
En cas de dermite associée à l’incontinence
La dermite associée à l’incontinence (DAI) correspond à une altération cutanée associée à l’exposition des tissus à l’urine et/ou aux selles et à la macération. Elle engendre pour le patient une gêne et une douleur parfois considérables avec une véritable altération de la qualité de vie. Son traitement peut s’avérer complexe et génère pour les soignants ou les aidants, une charge de travail supplémentaire.
La peau au niveau du change (pli fessier, organes génitaux, racine de cuisses) est rouge, d’aspect vernissé, parfois elle desquame. Le soin et la toilette sont douloureux et entraînent une sensation de brûlures.
En cas de DAI,
• le nombre de changes et de toilettes locales doit être augmenté ;
• le change doit être effectué dès que la personne est souillée pour éviter toute macération ;
• il est conseillé d’utiliser, compte-tenu de la fréquence des changes, des lingettes respectueuses de la peau (EX : TENA Soft Wipe) combinées à un nettoyant sans rinçage (Ex : TENA Wash Cream)
• La peau sera protégée par une crème au zinc (TENA Zinc Cream : cette crème protectrice contient 10% d’oxyde de zinc et de la vitamine E. De plus, elle s’élimine très facilement lors de la toilette). La crème va faire office de barrière entre le peau et l’humidité.
• L’aspect de la peau va évoluer en 3 à 5 jours et la dermite doit guérir en 1 à 2 semaines.
La dermite n’est pas une fatalité. Elle peut être prévenue par des changes de produits d’incontinence adaptés, par une bonne hygiène de la peau et par l’application de produits protecteurs.
En cas de refus de soin
Le patient dément, le malade Alzheimer est fréquemment « dans l’opposition » mais pour de multiples raisons :
• Il ne comprend pas le sens du soin. Déjà habillé, il pense avoir déjà fait sa toilette et refuse le soin. Dans ce cas, il faudra modifier l’horaire de la toilette et l’effectuer avant que la personne ne s’habille.
• La personne est persuadée qu’elle a fait sa toilette à un autre moment ou maintient qu’elle la fera plus tard. Là encore, il faut user de patience et attendre un moment plus propice, après une autre activité, par exemple.
• La personne ne comprend pas le sens des paroles de l’aidant ou du soignant : aller à la douche peut avoir la même signification que prendre le thé. Il s’agit alors de guider doucement la personne dans la salle de bains, lui montrer les objets de toilette et lui réexpliquer le soin.
• La personne peut ne pas vous reconnaitre, vous confondre avec quelqu’un d’autre et refuser le soin. Il faut parfois changer de soignant ou d’aidant !
• La personne peut avoir peur de la salle de bains, endroit « miroir » qui lui renvoie une image qu’il ne comprend pas. Il suffit parfois d’éclairer la salle de bains avant la toilette et de masquer le miroir.
• Le malade atteint de la maladie de Parkinson est lui aussi souvent dans le refus car il n’a pas conscience de ses difficultés et veut donc effectuer sa toilette seul. Pour lui, être contraint d’accepter ce soin le remet face à sa dépendance. Il faut donc faire progressivement accepter l’aide tout en sécurisant au maximum la salle de bains pour que le patient puisse effectuer au moins partiellement seul le soin.
• Les personnes atteintes de troubles de la personnalité (démence frontale, schizophrénie, autisme) sont aussi dans le refus car leur rapport au corps est perturbé. Ces patients vivent la main de l’autre sur eux comme une agression.
• Les personnes souffrant de dépression refusent le soin car il ne présente pas d’intérêt pour elles, elles ne souhaitent pas se déshabiller, ôter le cocon de leurs vêtements, elles sont dans l’incapacité d’effectuer une toilette car cela représente un effort insurmontable.
En cas de refus, il faut savoir laisser le temps faire son œuvre et parfois savoir se contenter d’une toilette parcellaire ou du change d’une protection souillée. Il s’agira ensuite d’amener doucement la personne malade à reprendre contact avec l’eau et à retrouver le plaisir d’être propre.
Un soin très agréable qui peut détendre l’atmosphère : imprégner des petites serviettes d’eau chaude et de lotion sans rinçage et les donner au malade. Nous avons tous en tête ces petites serviettes données dans les restaurants japonais qui passées sur le visage nous détendent. Il s’agit ici d’appliquer le même principe. Cette technique fonctionne très bien outre l’hygiène elle apporte détente et relaxation.
Forcer une personne ne résout rien, ne fait qu’augmenter la tension. Il faut savoir « passer la main », accepter que la toilette ait lieu à un autre moment et accepter parfois et à son tour… de se faire aider.