L’aide à l’alimentation fait partie, avec les soins d’hygiène et la toilette, des premiers soins de base appris aux futurs soignants.
C’est une aide apportée quotidiennement, plusieurs fois par jour par de nombreux aidants.
Sommaire :
Ces gestes innés quand il s’agit de nourrir son enfant doivent être repensés lorsqu’il s’agit de l’adulte plus âgé. D’autant que ce qui doit rester un moment de plaisir et de détente pour la personne aidée peut être difficile à vivre pour l’aidant. Celui-ci se trouve « placé » dans une fonction nourricière inversée : nourrir un parent, un adulte qui devrait être en capacité de se nourrir seul et qui parfois, en son temps, l’a peut-être nourri. Face au refus ou à la difficulté du patient ou du proche de se nourrir seul, resurgit la peur de la maladie, la fragilité, la mort.
On dit bien « se laisser mourir de faim ».
Ainsi, le rapport à l’alimentation est tout sauf anodin. Sur un plan évolutif d’abord, l’Homme mange ce qu’il cultive, ce qui pousse sur son sol, son histoire a toujours eu une incidence sur son alimentation. Sa religion peut également induire certains interdits alimentaires. L’état de santé est également un facteur majeur du comportement et de la prise alimentaires. Le mode de vie du proche ou du patient enfin, selon qu’il est accompagné à domicile ou institutionnalisé, détermine aussi ses habitudes alimentaires. Préparer un repas, veiller à l’équilibre alimentaire et aider à l’alimentation constituent ainsi des soins liés aux valeurs et à l’histoire de vie de la personne aidée.
Ce soin nécessite la connaissance de la personne aidée bien sûr, mais également un savoir nutritionnel et un savoir-faire et, comme dans l’accomplissement de tout soin de la sphère intime, un véritable savoir-être.
De ces compétences peut dépendre la poursuite d’un vieillissement en bonne santé.
S’alimenter et s’hydrater, des besoins primaires
S’alimenter, s’hydrater sont des actes tout simplement essentiels au maintien de la vie.
Des études ont, ainsi, démontré que l’on pouvait vivre en moyenne 30 jours sans manger et 3 jours sans boire. Une étude a montré qu’avec la seule privation de nourriture, la durée de survie peut même atteindre environ 2 mois(1). Manger, boire sont tous simplement des conditions essentielles à la continuité de la vie.
C’est en cela même que l’aide à l‘alimentation est un soin à part entière. Elle est partie intégrante du rôle propre de l’IDE et de l’Aide-soignant et du quotidien de l’Aidant : lorsque ce besoin physiologique de base, avec la maladie ou le vieillissement, nécessite un accompagnement ou un soutien, cette fonction nourricière dévolue aux soignants ou aux aidants naturels, relève des soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie.
L’aide à l’alimentation : tous les acteurs du soin sont concernés
• L’aide à l’alimentation du patient fait partie du rôle propre de l’IDE et de l’Aide-soignant dans sa dimension aide et dans sa dimension éducative : « Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes » (Article R4311-3 du Code de la Santé Publique).
• Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :
• 1° Soins et procédés visant à assurer l’hygiène de la personne et de son environnement ;
• 2° Surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaire (Article R4311-5 du Code de la Santé Publique).
• L’aide à l’alimentation est reconnue comme faisant partie du rôle de l’Aidant. L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) a publié un guide nutrition spécifique pour les aidants des personnes âgées, « dont le métier consiste à accompagner les personnes qui en ont besoin dans leur vie quotidienne »(2).
Le rôle clé de l’alimentation pour la santé
« Nous construisons notre santé avec notre alimentation (…) Une alimentation équilibrée contribue au « bien vieillir », rappellent les experts du Programme National Nutrition Santé (PNNS).
Une affirmation basée sur les multiples études documentant les bénéfices de différents aliments pour la santé, les plus récentes mettant en avant l’importance de leur diversité et de leurs effets synergiques(3,4) et le rôle clé du microbiote intestinal dans notre santé.
Ainsi, certains régimes alimentaires qui associent des types d’aliments bien spécifiques et favorisent la croissance de « bonnes » bactéries sont définitivement associés, en particulier chez les personnes plus âgées, à des résultats de santé. C’est le cas du régime méditerranéen et des régimes DASH et MIND qui semblent permettre une réduction du risque métabolique et cardiovasculaire, mais également du risque de maladie mentale et de déclin cognitif(5,6,7).
Enfin, manger est un plaisir et un acte social, « ne voir les aliments que par leur contenu calorique est une erreur. Il faut au contraire apprendre à manger avec plaisir »(8).
L’aide à l’alimentation est reconnue comme faisant partie du rôle de l’aidant, qui consiste
à accompagner les personnes qui en ont besoin dans leur vie quotidienne (Visuel Adobe Stock).
« Boire et manger », l’un des 14 besoins humains, selon Virginia Henderson
Virgina Henderson définit en 1994 un modèle de 14 besoins fondamentaux de l’être humain que les soignants et les aidants peuvent utiliser pour évaluer
l’autonomie d’un patient ou d’un proche(5).
L’impact du vieillissement
Le vieillissement entraîne de nombreuses modifications physiologiques, ces modifications ayant un impact sur l’alimentation et sur le métabolisme et plus généralement sur la santé de la personne âgée.
Des troubles du système urinaire surviennent également plus fréquemment et avec l’âge,
les personnes peuvent ainsi perdre le contrôle de leur vessie et de leurs intestins, avec
des effets délétères sur l’envie de s’alimenter et de s’hydrater (Visuel Adobe Stock)
Principaux facteurs liés au vieillissement et influant sur l’alimentation
• Altération du goût et de l’odorat liée à la diminution du nombre de papilles gustatives et de récepteurs olfactifs. Ces altérations ont une incidence sur le plaisir de manger ;
• baisse de la sécrétion salivaire pouvant entraîner une sécheresse buccale et des douleurs buccales à la mastication ;
• problèmes buccodentaires trouvant leur origine dans une hygiène buccodentaire parfois déficiente ou dans une ostéoporose des gencives,
• perte dentaire et faiblesse musculaire des maxillaires,
• parodontite ou irritation des gencives,
• mauvaise adaptation des prothèses dentaires,
• troubles de la déglutition et difficultés de mastication, parfois liés à diverses pathologies (Maladie de Parkinson, hémiplégie, maladie d’Alzheimer) et risque de fausses routes ;
• troubles digestifs en raison de difficultés d’absorption des graisses, d’insuffisance de sécrétion des sucs digestifs (amylase, lipase, protéase, HCL) ou de diminution de la sécrétion de la bile ;
• ralentissement de la motricité intestinale avec troubles du transit et constipation- un désagrément fréquent chez la personne âgée ;
• incontinence urinaire et incontinence fécale ;
• troubles de la motricité pouvant entraver les gestes nécessaires pour s’alimenter ou pour se procurer ses aliments…
De plus, on sait que la personne âgée perd la notion de soif, de faim et que la diminution naturelle de son activité physique peut avoir une incidence sur l’appétit.
Troubles cognitifs et alimentation : en cas de déficience cognitive liée à l’âge, voire de démence plus sévère, la personne âgée peut oublier l’heure du repas, penser qu’elle a déjà mangé, refuser de s’alimenter. Dans certains cas de psychose, la personne peut même imaginer qu’on cherche à l’empoisonner.
N.B. L’incidence de la maladie d’Alzheimer sur l’alimentation fait l’objet d’un développement spécifique ci-dessous.
Polymédication et alimentation : 40 % des personnes âgées de plus de 75 ans consomment 10 médicaments ou plus par jour(9). Cette polymédication contribue aussi à réduire la prise alimentaire soit par altération du goût soit en induisant une baisse de vigilance, une confusion ou une somnolence qui limitent les capacités à s’alimenter correctement.
Le nombre de comprimés à avaler entraîne un autre effet néfaste : celui d’apporter la sensation de satiété en raison de la grande quantité d’eau nécessaire pour les avaler. En donnant à la personne aidée son traitement au milieu du repas, cette sensation de satiété trompeuse s’en trouvera réduite.
Témoignage : idées reçues et préjugés
Au-delà de facteurs objectifs et documentés, il est des idées reçues et des préjugés que nous autres soignants, avons tous entendus :
• « à mon âge……, une personne âgée doit manger moins, un café au lait, un bol de soupe me suffisent… »
• « j’ai peur de l’indigestion, de la constipation… »
• « j’ai bien assez bu, après j’ai peur de me lever la nuit pour aller aux toilettes… »
Un bon équilibre alimentaire
Chez le sujet âgé en bonne santé, ne présentant pas de problème de poids corporel, les habitudes alimentaires peuvent être poursuivies. Seules les erreurs diététiques évidentes doivent être corrigées.
Aujourd’hui, le Programme National Nutrition Santé plutôt qu’un ratio spécifique entre les différents types de nutriments propose des axes « de bonne conduite alimentaire » en déclinant 3 règles :
Réduire, aller vers, augmenter : ces règles s’appliquent, quel que soit l’âge de la personne aidée.
RÉDUIRE :
• La viande (500 g maximum par semaine)
• La charcuterie (150 g maximum par semaine)
• Les produits sucrés (10 % des apports totaux)
• Les boissons sucrées (1 verre de 200 ml par jour)
• L’alcool : Pas plus de 2 verres par jour, Pas plus de 10 verres par semaine, Pas tous les jours
• Les produits gras, salés, sucrés et ultra transformés. Et les produits notés D et E par le Nutri- score (moins favorables sur le plan nutritionnel)
Une dernière recommandation, qui ne concerne pas directement l’alimentation mais a bien un impact sur elle : réduire le temps de sédentarité.
ALLER VERS :
• Une consommation de poisson (2 fois par semaine), gras et maigre en alternance
• Des produits céréaliers complets à chaque repas
• Les matières grasses ajoutées en petite quantité, de préférence les huiles d’olive, de colza et de noix
• Les aliments locaux et de saison
• Une consommation de produits laitiers suffisante (2 par jour contre 3 avant) mais limitée (avec une alternative végétale riche en calcium)
• Les aliments issus de l’agriculture biologique (aliments qui ne figuraient pas dans le précédent PNNS)
AUGMENTER :
• Les fruits et légumes (au moins 5 par jour, par exemple 3 légumes et 2 fruits) qu’ils soient frais, surgelés ou en conserve
• Les légumes secs (au moins deux fois par semaine)
• Les fruits à coque
• La cuisine faite maison
• De même, une activité physique (30 minutes par jour), diversifiée (endurance, résistance musculaire, assouplissements, équilibre, etc.) est recommandée
Les besoins d’une personne âgée en bonne santé
Ils sont en fait similaires à ceux d’un adulte d’âge moyen : Soit 1.800 à 2.000 calories avec un apport de :
• 40 à 55 % des calories (kcal) sous la forme de glucides (sucres) (contre 50 à 55 % auparavant), c’est-à-dire essentiellement sous forme de céréales, féculents et pour partie de fruits et légumes, les sucres simples étant marginalisés ;
• 35 à 40 % des calories (kcal) sous la forme de lipides (vs 30 à 35 % auparavant), c’est-à-dire de graisses ;
• 10 à 20 % des calories (kcal) sous la forme de protéines (remplace les 11 à 15 % précédents), qu’elles soient animales ou végétales.
• Il est recommandé de boire 1,5 L d’eau/jour, en moyenne, hors situations particulières (canicule, fièvre…).
• 4 prises alimentaires : petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner.
Quelques autres recos spécifiques
• La Fédération Nationale de Cardiologie recommande également, pour les personnes âgées, un apport accru de calcium pour la minéralisation osseuse (l’absorption digestive du calcium diminuant avec l’âge) et de vitamine D pour faciliter l’absorption du calcium. En pratique, il s’agira donc de consommer 3 à 4 produits laitiers par jour (lait, fromages, yaourts) et pour la vitamine D du poisson (saumon, maquereau, hareng, sardine, thon en boîte…).
• Un apport accru en vitamine C est également recommandé pour mieux lutter contre les infections. (Agrumes, kiwis, poivrons, brocolis, chou-fleur, ananas)(10).
L’aide à l’alimentation
Nourrir une personne n’est pas un acte neutre ou seulement technique.
Préparer les aliments, dresser l’assiette, couper la viande voire donner « la becquée », c’est permettre à la personne aidée de se nourrir, de continuer à vivre mais c’est aussi préserver son bien-être.
La nourriture est un véhicule de souvenirs, d’émotion, d’affect et de plaisir.
Inciter à manger
• Le tout premier des conseils est de respecter les goûts alimentaires de la personne.
• Être à table, si possible en compagnie d’autres personnes, favorise la prise alimentaire.
• Le contexte et l’ambiance créés autour du repas ont une incidence sur l’apport alimentaire : quand le patient est en capacité, il est donc préférable d’être assis à une table joliment dressée, en compagnie de proches, et de prendre le temps de manger. Un contexte optimisé joue considérablement non seulement sur la quantité d’aliments absorbés mais aussi sur le plaisir de s’alimenter.
• Varier les menus ; célébrer les temps calendaires (crêpes à la chandeleur, gâteau des rois…) peuvent aussi inciter à une alimentation mieux diversifiée.
• Faire participer la personne à l’élaboration du menu, si possible l’emmener faire les courses, sont aussi de bons moyens pour éveiller l’intérêt et l’appétit et favoriser la prise alimentaire.
• Il n’est plus à démontrer que les bonnes odeurs de cuisine aiguisent également l’appétit : les recettes mijotées d’autrefois (pot-au-feu, blanquette…) ont l’avantage de diffuser ces bons fumets, de réveiller les papilles et donner envie de goûter aux mets.
• Le repas ne doit pas être expédié. Il devrait durer au moins 20 minutes. C’est un moment privilégié, de partage.
• Les assiettes ne doivent pas être trop remplies, quitte à resservir. Servir d’emblée une trop grande quantité de nourriture peut décourager.
Accompagner et suppléer
Quel que soit l’âge de la personne, se « faire nourrir » est souvent mal vécu et rappelle l’état de dépendance.
Nous verrons avec la spécificité de la maladie d’Alzheimer, les alternatives possibles.
Le principe reste toujours de veiller à maintenir au maximum l’autonomie de la personne, « ne jamais en faire trop ».
Il faudra néanmoins peut être couper la viande ou utiliser des dispositifs ergonomiques spécifiques à la place des couverts, de l’assiette ou du verre classiques.
Des dispositifs pour pallier aux limites de la personne âgée.
Ces outils vont venir combler certaines défaillances dans l’autonomie de la personne. On trouve aujourd’hui de nombreuses adaptations de couverts, de verres, d’assiettes qui permettent la personne âgée de continuer à s’alimenter seule, plus longtemps. Quelques exemples :
• Le contour d’assiette peut être très utile quand la personne n’arrive plus à piquer les aliments avec la fourchette, mange avec une cuillère, remplit mal cette cuillère et met des aliments en dehors de l’assiette ;
•il existe des couverts adaptés à la main qui ne parvient plus à tenir les couverts classiques (hémiplégie, rhumatisme) ;
•un verre avec anses sera plus facile à saisir ;
•un verre découpé sera mieux adapté en cas de troubles de la déglutition ;
•enfin, il existe aujourd’hui des protections de repas dont des bavoirs pratiques et jetables avec poches de recueil à l’avant et attaches à l’arrière (Ex : TENA Bib) ou encore des protège-draps multi-usages (Ex : Protège-draps TENA), bien pratiques pour le repas du patient alité.
Quelques techniques pour compenser un manque d’autonomie alimentaire
• S’assoir en face de la personne aidée, à sa hauteur, afin qu’elle puisse voir l’aidant ou le soignant, et suivre ses gestes ;
• respecter le rythme de la personne ;
• respecter ses envies, par exemple, si elle souhaite manger tel aliment avant l’autre, ou alterner ses aliments ;
• expliquer le repas -comme on explique la toilette ou le change- et présenter les aliments ;
• ne pas oublier de donner à boire entre l’entrée, le plat et le dessert ;
• ne pas céder à la facilité de préparer un repas mixé (plus facile à donner) : les textures modifiées (repas haché, repas mixé) ne doivent être préparées que si l’état buccal ou la déglutition les nécessitent*.
• la position idéale pour la personne accompagnée est la tête légèrement penchée en avant. Cela referme le carrefour aérodigestif et prévient le risque de fausses routes ;
• enfin, si la personne est alitée, il faut l’installer en position assise, tête penchée en avant, maintenue avec un ou plusieurs oreillers. Il faut s’installer à sa hauteur et donc s’asseoir à côté du lit.
*Les textures modifiéessont à réserver aux cas particuliers
• Le « haché » : généralement seule la viande est hachée, les légumes sont coupés très finement. Ce repas est adapté et réservé aux personnes dont la dentition ne leur permet plus de mastiquer ;
• Le « mixé » : l’alimentation mixée correspond à une préparation en purée épaisse ou plus ou moins liquide à consistance homogène, ne nécessitant plus d’être mâchée. Cette préparation est adaptée et réservée aux personnes présentant une édentation ou des troubles de la déglutition. Les aliments ne doivent pas être mélangés. Il faut respecter les saveurs que l’aidé doit pouvoir identifier.
Enrichir l’alimentation
Si la personne mange peu, si elle perd du poids, s’il y a risque de dénutrition, il faut alors enrichir l’alimentation.
Les produits de base sont peu coûteux. La préparation est facile, il s’agit là encore de respecter les goûts et les habitudes alimentaires du patient.
Les ingrédients enrichissants sont principalement : le lait concentré non sucré, le fromage râpé, les œufs, le jambon…
On peut donc ainsi enrichir les gratins, potages, purées et proposer en dessert ou en collation, un entremets « riche » de type gâteau de riz ou de semoule, pain perdu, lait de poule, crème de marron, crème aux œufs, flan, crème glacée, etc…
Faire participer la personne à l’élaboration du menu, si possible l’emmener faire les courses, sont aussi de
bons moyens pour éveiller l’intérêt et l’appétit et favoriser la prise alimentaire (Visuel Adobe Stock).
Témoignage de soignant
« Je me rappelle que les tartines de fromage fondu avaient un franc succès à l’EHPAD où je travaillais. Nous en proposions en fin de repas. Faciles à manger, rappels certains de souvenirs anciens, ces tartines disparaissaient très rapidement. Nous ajoutons aussi du fromage fondu à la soupe ».
Les soins associés à l’alimentation
Préserver la mastication
Quel que soit l’âge, un contrôle buccodentaire devrait être effectué régulièrement afin de détecter et traiter les caries, l’inflammation des gencives, la mobilité ou la perte dentaire ou pour vérifier que l’appareil dentaire est toujours bien adapté.
De nombreux patients déments ne supportent plus leur appareil dentaire, ne le reconnaissent plus et finissent par le percevoir comme un corps étranger et par le refuser. Le soignant ou l’aidant vont devoir « persévérer » : si l’appareil n’est pas régulièrement porté, la mâchoire s’affaisse et l’appareil sera de moins en moins adapté. La personne finit par être condamnée à consommer du « mixé ».
Pratiquer des soins de bouche réguliers :
Ces soins ont pour objectif de réduire le risque de maladies buccodentaires, mais aussi de maintenir l’hydratation buccale. Une bouche sèche est une bouche douloureuse qui refuse l’alimentation.
Selon son poids corporel, la personne âgée devra boire entre 1,5 L et 2 L d’eau par jour
en fonction du contexte (Visuel Adobe Stock)
Maintenir une bonne hydratation
Notre corps est constitué de 60 % d’eau. Le manque d’eau, et son corollaire le manque de sels minéraux, entraînent une déshydratation. Ses facteurs comprennent des apports liquidiens insuffisants mais aussi les vomissements, la fièvre et la diarrhée.
Savoir reconnaître une déshydratation chez la personne âgée, plus vulnérable à la déshydratation, en particulier en période de canicule, est essentiel ; D’autant que la sensation de soif diminue avec l’âge ;
Les reins gèrent moins facilement l’excès de selsminéraux et de toxines.
Des apports en liquide réguliers suffisants sont donc indispensables pour compenser, tout au long de la journée, l’eau éliminée sous forme de sueur ou via les urines et les selles. Ainsi, selon son poids corporel, la personne âgée devra boire entre 1,5 L et 2 L d’eau par jour, avec en cas de canicule ou de déshydratation un demi-litre d’eau supplémentaire.
Déshydratation : le test du pli cutanén’est pas adapté au patient âgé
Le critère de la persistance du pli cutané n’est pas significatif d’une déshydratation chez la personne âgée :
• Le test consiste à pincer la peau du dessus du bras, relâcher. Si le pli persiste, on parle normalement de déshydratation.
• Ce signe ne vaut que pour un diagnostic chez l’enfant et l’adulte.
• Chez le patient âgé, la peau étant naturellement plus sèche, le pli peut persister sans que la personne ne soit déshydratée.
Alimentation, hydratation et protection du patient âgé incontinent
Le repas doit aussi rester un moment de plaisir pour le patient incontinent. Quelques routines s’imposent :
• Profiter du repas passe par le sentiment d’être confortablement installé et « au sec ». Il est donc conseillé, avant le repas, d’interroger la personne sur son sentiment de confort, de propreté et d’effectuer un contrôle de la protection en utilisant les témoins de saturation.
• En cas de protection souillée, le change s’impose en amont du repas. Il est donc préférable de contrôler la protection et d’effectuer le change à distance et bien avant la prise du repas. D’autant que l’ouverture d’une protection souillée diffuse des odeurs.
Il existe des lingettes pré-imprégnées (Ex : TENA Wet Wipe), pratiques au moment du change, qui nettoient, réparent et protège en un seul geste (Visuel TENA).
• En cas de réveils nocturnes pour aller aux toilettes et de peur de fuites urinaires : il ne faut absolument pas priver la personne de liquide au repas du soir ; les prises hydriques peuvent être légèrement augmentées dans la journée et légèrement réduites au dîner (soupe ou 2 verres d’eau). Les protections devront aussi être adaptées à l’importance des fuites nocturnes.
• Ainsi, en cas de nycturie, on préfèrera les changes complets (ex : TENA Slip), les changes complets avec ceinture (ex : TENA Flex) ou encore les grandes protections avec filet (ex : TENA Comfort et TENA Fix).
• Le principe de visites régulières aux toilettes (mictions programmées) vaut aussi autour du « moment fort » du repas : il s’agit d’encourager le proche ou le patient à se rendre aux toilettes, et de préférence après le repas.
Traiter la dénutrition
La dénutrition ou « malnutrition protéino-énergétique » résulte d’un déséquilibre entre les apports (diminution) et les besoins (augmentation des besoins et/ou des pertes) de l’organisme. Elle se manifeste par des pertes tissulaires, notamment musculaires (masse maigre et non grasse) et une altération des fonctions biologiques.
Sa prévalence serait de 30 à 50 % chez les sujets hospitalisés, de 15 à 38 % chez les résidents vivant en institution et de 4 à 10 % chez les personnes suivies au domicile. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, en particulier la solitude, l’isolement social, mais aussi le statut économique et l’état de santé général de la personne âgée. L’aidant et le soignant à domicile ont donc un rôle clé à jouer dans la prévention de la dénutrition.
Les conséquences de la dénutrition sont multiples et peuvent être sévères. Elles comprennent la fatigue, l’absence de renouvellement cellulaire, la réduction des défenses immunitaire, l’aggravation des pathologies préexistantes.
Le patient se trouve vite emprisonné dans une spirale de complications, de perte de masse musculaire (sarcopénie), de plaies et d’infections chroniques, de fragilité et de perte d’autonomie, jusqu’au risque de décès prématuré.
Principaux signes évoquant une dénutrition
• Perte de poids
• Hypoalbuminémie
• Faible IMC (Indice de Masse Corporelle)
Dans certains cas, le médecin pourra décider de faire réaliser une évaluation nutritionnelle comportant le questionnaire MNA (Mini Nutritionnal Assessment), un questionnement sur les habitudes alimentaires, sur les traitements en cours, un journal alimentaire et un questionnaire sur la santé autoperçue.
En cas de dénutrition avérée :
Le soignant pourra préconiser d’enrichir les repas soit naturellement, soit avec les CNO (Compléments Nutritionnels Oraux) sur prescription médicale. La durée de cette supplémentation pourra varier entre 1 à 3 mois.
Attention, les CNO sont des compléments, ils ne sont pas une solution de facilité, ils ne remplacent
pas le repas ! (Visuel Adobe Stock)
• Leur apport est de 30 grammes de protéines par complément de type crème.
• Trop copieux, ils peuvent couper l’appétit, et la personne peut se limiter à consommer le CNO.
• Il s’agit donc de les administrer judicieusement en repérant le meilleur moment : petit déjeuner, goûter ou complément du dessert si crème ;
• Les CNO existent en versions sucrée, salée, liquide (soupe ou boisson lactée), crème, compote, plat, friandise et gâteau, chaque préparation contenant plus ou moins de protéines ;
• Enfin, toujours en cas de dénutrition, il est intéressant de fractionner les repas, jusqu’à 6 par jour avec une collation en milieu de la matinée et une collation au moins une heure avant le coucher.
• Dans les cas plus sévères, le recours à un mode de nutrition clinique pourra être envisagé. Ce sujet a fait l’objet du développement d’un dossier complet(11).
Avec la dénutrition, le risque d’escarre, avec l’incontinence, le risque de DAI
Le patient dénutri est un patient sensible aux atteintes cutanées et notamment aux escarres (plaie consécutive à une hypoxie tissulaire provoquée par une pression excessive prolongée), dénutri et incontinent il est également plus vulnérable au risque de DAI (dermite associée à l’incontinence).
Escarres infectées et DAI partagent certains facteurs de risque, dont l’exposition et la macération de la peau en contact avec l’urine et/ou les matières fécales.
Ces deux altérations cutanées engendrent pour le patient gêne et douleur avec une véritable altération de la qualité de vie et du plaisir du repas.
Deux types de prise en charge s’imposent :
Une supplémentation pourra être prescrite par le médecin : plusieurs nutriments, tels que l’arginine (acide aminé), le zinc, la vitamine A, la vitamine E et la vitamine C, jouent un rôle clé dans la cicatrisation de ces plaies et dans la préservation de la santé des tissus cutanés. L’expérience montre que la supplémentation permet de réduire considérablement la taille des escarres et l’incidence de la DAI(12,13).
Les soins cutanés :
• La prise en charge de l’escarre a fait l’objet de tout un développement(14).
• la recherche montre que certaines crèmes nettoyantes (Ex : TENA Washcream) permettent aussi de réduire la fréquence des lésions dues à l’humidité de plus de 70 %, et préserver ainsi la santé cutanée des patients incontinents(15) En cas de DAI, il est conseillé d’utiliser pour
• le change des lingettes respectueuses de la peau (Ex : TENA Soft Wipe) combinées à un nettoyant sans rinçage
Nous recommandans la Crème Barrière TENA Barrier Cream, une barrière transparente et hydrophobe, idéale pour protéger la peau et prévenir les problèmes liés à l’incontinence
Que faire en cas de troubles du transit ?
La constipation, définie par l’absence de selles pendant 3 jours voire plus, implique de réagir dès le 3ème jour.
La constipation n’est pas une fatalité. Elle est renforcée par une paresse intestinale et la diminution de l’activité physique. Quelques règles alimentaires permettent de la prévenir et de la traiter, dans un premier temps, avant d’avoir recours à un traitement médicamenteux de type laxatifs, sur prescription médicale. Ainsi, le transit pourra généralement être rétabli avec une alimentation riche en :
• fruits : prunes, pruneaux, oranges, pommes, poire, melon ;
• légumes : épinards, laitue, endives, oignons, poireaux, crudités ;
• fibres : pain si possible complet, céréales si possible complètes (riz ou pates), légumes et fruits secs ;
• eaux riches en magnésium (Hépar, Contrex, Rozana, Quezac…) avec toujours un apport hydrique suffisant ;
Boire un verre d’eau ou de jus d’orange à jeun peut aussi faciliter le transit intestinal, tout comme la consommation d’une cuillère à café d’huile.
Certains aliments sont à éviter : les fromages, les pâtisseries, les épices, le riz blanc, les pâtes alimentaires, le thé, le cacao, le chocolat, la banane.
La diarrhée et l’incontinence fécale
En cas de diarrhée (plus de 2 selles liquides dans la journée), un régime alimentaire spécifique s’impose à base de riz blanc, semoule ou pâtes, carottes cuites (contiennent peu de fibres), bananes et fruits cuits.
La régularisation du transit peut être facilitée par des compléments diététiques ou des médicaments permettant de régulariser la consistance des selles.
Certains « freinateurs » du transit peuvent également être prescrits chez les personnes qui souffrent d’impériosités fécales (notamment après les repas).
Dans les deux cas, diarrhée et incontinence fécale, certains changements alimentaires (Éviter les aliments épicés et gras, les viandes marinées et fumées, les produits laitiers, la caféine, l’alcool…) peuvent permettre d’améliorer la consistance des selles et de réduire les épisodes d’incontinence.
Diarrhée et incontinence fécale nécessitent des soins d’hygiènes similaires :
• Adaptées à la toilette génito-anale, les lingettes soit sèches (Ex : TENA Soft Wipe), soit imprégnées de solution lavante (TENA Wet Wipe) permettent de réduire les manipulations en hydratant et en protégeant la peau.
• ’exposition aux matières fécales peut irriter la peau, il est donc important de la protéger. Il existe également des « crèmes nettoyantes » qui nettoient, réparent et protègent délicatement les peaux les plus fragilisées. De plus ces crèmes sont particulièrement indiquées dans la toilette anale du patient incontinent, en complément du change (Ex : TENA Wash Cream). Là encore, on pourra compléter le soin une crème réparatrice au zinc (Ex : TENA Zinc Cream).
On pourra compléter le soin avec une crème
réparatrice au zinc (Ex : TENA Zinc Cream) – (Visuel TENA)
Que faire en cas de fausse-route ?
La fausse-route est un trouble lié à la déglutition. Répétée, elle peut être un obstacle à la prise régulière des repas.
Quelques mesures permettent d’en limiter le risque :
• faire boire la personne la tête légèrement fléchie sur le torse ;
• ne pas utiliser de verre canard (avec un couvercle et un bec) et préférer un verre découpé ;
• proposer de l’eau pétillante : les eaux pétillantes stimulent le réflexe de déglutition et préviennent donc le risque de fausses routes ;
• éviter certains aliments dont les aliments « à fils » (poireaux), trop durs, qui s’émiettent, qui collent, avec graines ou pépins ;
• privilégier une texture mixée.
Toute fausse-route devrait être signalée au médecin.
Celui-ci pourra conseiller des boissons gélifiées ainsi qu’un bilan orl qui pourra mieux définir le trouble, sa sévérité et ses modes de prise en charge.
Attention : l’eau gélifiée n’enlève pas la sensation de soif. La bouche doit alors être régulièrement humidifiée et les soins de bouche effectués plus souvent.
Les eaux gélifiées qui ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale, ne nécessitent pas de prescription médicale. Enfin, un simple yaourt de 125 ml qui apporte 125 ml d’eau peut être une bonne alternative.
L’alimentation du patient « dément »
La technique du manger-main va permettre de retarder le passage à l’alimentation mixée
ou aux liquides gélifiés (Visuel Adobe Stock).
La maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence sont caractérisées, entre autres symptômes, par une perte de mémoire progressive généralement associée à une apraxie (difficulté à effectuer certains gestes), une aphasie (trouble du langage) et une agnosie (perte de la reconnaissance des objets ou des personnes). Des troubles du comportement et une apathie complètent également le tableau clinique. Le malade oublie qu’il a mangé et ne sait plus à quelle heure il doit manger.
• Ainsi, l’aphasie peut entraîner des troubles de la déglutition mais surtout une incapacité de demander à manger ;
• l’apraxie, une difficulté voire une impossibilité à utiliser les couverts, le verre, à se servir à boire ;
• l’agnosie, une absence de lien cognitif entre les aliments et le fait de manger, ou une non-reconnaissance des couverts et du verre. Le proche ou le patient est alors dans l’incapacité de s’asseoir le temps du repas, il peut jouer indéfiniment avec sa serviette ou avec les aliments, sans les mettre à la bouche ;
• l’apathie et la dépression impactent l’appétit et le désir de manger.
Le temps du repas devient alors une épreuve, comment faire ?
L’objectif principal reste de maintenir l’apport alimentaire et, autant que faire se peut, l’autonomie du patient.
Il est fréquent que le patient dément ait le réflexe de porter des aliments à sa bouche sans se servir des couverts, et refuse l’aide apportée par l’aidant. On préconise alors, face à ces comportements, le « manger-main ou finger-food ».
« Le « manger-main »
La technique consiste en la transformation du repas en éléments pouvant être mangés à la main : bâtonnets de légumes, terrines, bouchées, petits cakes….
Son but est de retarder l’apparition de la dénutrition qui semble inéluctable, conséquence de l’élévation des dépenses liées à la déambulation, des troubles du comportement retentissant sur la prise alimentaire ;
Toutes les techniques vues précédemment pour enrichir l’alimentation doivent être utilisées ;
L’apport alimentaire doit être maintenu ;
Témoignage : le sandwich aussi !
« Il m’est arrivée en EHPAD de proposer à certains patients déambulants, refusant de s’asseoir, des sandwichs de pain de mie qu’ils avalaient avec beaucoup de plaisir et parfois, comprenant que c’était l’heure du repas, ils acceptaient de s’asseoir 2 secondes puis se relevaient, revenaient. Le repas pouvait durer 1 heure… »
En conclusion
Savoir-faire et savoir-être nourrissent le soignant et l’aidant tout autant que le patient ou le proche.
Le savoir-faire, c’est connaitre les bons gestes, les bons nutriments, les bons dispositifs d’aide et de soins, acquérir des réflexes et mettre en œuvre un protocole personnalisé pour optimiser ce soin d’aide au repas au quotidien. Le savoir-être, c’est savoir remettre en cause ses propres représentations de l’alimentation au profit du bien-être et du plaisir alimentaire de la personne âgée. Cette écoute nous permet ensuite d’être encore plus rigoureux sur la quantité absorbée, la régularité des horaires et la délivrance des soins associés. Le temps du repas est celui de la nutrition mais reste avant tout un moment de partage et de plaisir. Plaisir d’être ensemble, de profiter d’un moment privilégié, empreint d’attention à l’autre, d’affect. C’est bien souvent, pour la personne aidée, le dernier des plaisirs :
« Manger, il ne me reste plus que ça », « le repas, pour moi, c’est le meilleur moment de la journée ».
Biblio :
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2. Programme National Nutrition Santé (PNNS) Nutrition de la Personne âgée (à destination des Aidants)
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5. British Journal of Nutrition 30 August 2018 DOI : 10.1017/S0007114518002179 Mediterranean diet and mortality in the elderly: a prospective cohort study and a meta-analysis
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7. AHA International Stroke Conference 2018 25 Jan, 2018 MIND diet may slow cognitive decline in stroke survivors
8. La Lettre de la Nutrition Août 2017 ALIMENTATION et PLAISIR : Miam, régale-toi ! par Jean-Michel Lecerf / chef de service nutrition à l’Institut Pasteur de Lille.
9. Ministère de la Santé – Discours d’Agnès Buzyn 2018- Journée du bon usage du médicament
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15. Journal of Wound Care 2016 Non–rinse skin cleansers: the way forward in preventing incontinence related moisture lesions?
16 .Société Nationale Française de Colo-Proctologie Constipation et incontinence. Voir aussi : Guide Mobiqual sur la nutrition, la dénutrition et l’alimentation de la personne âgée