L’arrivée des générations du baby-boom à l’âge de 80 ans à partir de 2030 doit être anticipée, à la fois au niveau des structures d’accueil mais sur la gestion sociale de la dépendance, rappelle ce nouveau bilan et cette projection « Solidarité et Santé » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Alors qu’en 2012, 1,2 million de personnes âgées sont dépendantes*, ce nombre devrait être multiplié par 2 à l’horizon 2060, selon une hypothèse « intermédiaire ».
*Selon la grille AGIR (Voir ci-contre) Alors qu’en 2060, un tiers de la population sera âgé de plus de 60 ans, vs seulement un quart aujourd’hui, la prise en charge de la dépendance liée au vieillissement s’annonce donc comme un enjeu majeur à anticiper par les politiques publiques. Ces projections actualisées mettent en avant les dernières tendances d’évolution de la perte d’autonomie d’ici à 2060, avec quelques inconnues, à compter de 2030. 3 hypothèses ont été retenues pour cette estimation : · L’hypothèse optimiste basée sur la stabilité de la durée de dépendance à 65 ans, indépendamment de l’augmentation de l’espérance de vie. Cette hypothèse parie sur un gain d’espérance de vie à 100% sans incapacité. · l’hypothèse intermédiaire est basée sur une augmentation de l’espérance de vie sans incapacité au même rythme que l’espérance de vie, ainsi la part de l’espérance de vie sans dépendance dans l’espérance de vie (à 65 ans) reste stable, à 85 % pour les femmes et 92 % pour les hommes. · l’hypothèse pessimiste est basée sur une prévalence stable de la dépendance selon les tranches d’âge, soit sur une augmentation de la durée de dépendance avec l’augmentation de l’espérance de vie. · Deux fois plus de personnes âgées dépendantes en 2060, indiquent les projections réalisées jusqu’en 2060 pour la France métropolitaine. Dans l’hypothèse intermédiaire, le nombre de personnes âgées dépendantes est multiplié par 1,4 entre 2010 et 2030, puis par 2 entre 2010 et 2060. En 2060, 2,3 millions de personnes seraient ainsi dépendantes vs 1,1 million en 2010. Les écarts entre les différentes hypothèses restent modérés jusqu’en 2030, puis s’accentuent jusqu’en 2060. Un bouleversement sociétal : Cette augmentation de prévalence de la dépendance apportera de nouveaux besoins d’hébergement, notamment en EHPAD, mais aussi une modification de l’aide nécessaire apportée par l’entourage familial. -Si actuellement 80 % des personnes de plus de 60 ans vivant à domicile sont aidées régulièrement par un proche, l’allongement de l’espérance de vie ferait augmenter la proportion d’hommes dépendants vivant avec leur conjoint de 50 % en 2010 à 54 % en 2040, et celle des femmes de 16 % à 19 %. Les enfants les principaux aidants potentiels seront donc plus largement sollicités. -Le nombre de personnes légèrement dépendantes en institution augmenterait, avec une augmentation plus importante à compter de 2025, pour les personnes fortement dépendantes. L’hypothèse retenue est que les entrées en établissement progresseraient plus rapidement que le nombre de personnes âgées dépendantes à domicile avec un taux de croissance moyen du nombre de personnes résidant en EHPAD de 2,2 % vs 1,9 % par an pour les personnes âgées dépendantes vivant à domicile. Ainsi, la part des personnes présentes en EHPAD dans la population de personnes âgées dépendantes passerait de 35 % en 2010 à 37 % en 2040.
DREES Dossier Solidarité et Santé
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